Contrairement à la réaction au feu, la résistance au feu n'est pas intrinsèque au matériau, mais est caractéristique d'un système. C'est l'aptitude d'un système à conserver pendant une période déterminée un certain nombre de propriétés, comme la capacité portante, l'étanchéité ou l'isolation thermique. Cette résistance est évaluée au moyen d'essais de résistance au feu normalisés. Les modalités des essais ainsi que les classements au feu européens en résultant, sont définis dans l'Arrêté du 14 mars 2011 (qui modifie l'arrêté du 22 mars 2004).
Essais de résistance au feu suivant la norme ISO 834
Les essais sont réalisés dans un four selon un programme conventionnel tenant compte du rapport entre la montée en température et le temps. Ce programme est défini dans la norme ISO 834 par la formule : ΔT = LOG10 (8t + 1).
Trois critères sont utilisés pour l'évaluation des divers degrés de résistance au feu :
Capacité portante (Classement européen R)
Pour les éléments de structure horizontaux, ce critère est satisfait si la flèche ne dépasse pas 1/30ème de la portée ou si la vitesse de déformation ne dépasse pas 3mm/min et par mètre de portée. Pour les éléments de structure verticaux si la vitesse d'effondrement ne dépasse pas 3mm/min et par mètre de hauteur ou si l'affaissement ne dépasse pas 1/100ème de la hauteur.
Étanchéité aux flammes et aux gaz chauds et inflammables (Classement européen E)
Ce critère n'est plus satisfait lorsqu'on observe :
- une inflammation d'une nappe de coton hydrophile placée à proximité de l'échantillon,
- la pénétration d'un calibre d'ouverture définie,
- un passage ou production soutenue de flammes en face non exposée.
Isolation thermique (Classement européen I)
Ce critère est satisfait lorsque l'élévation de la température de la surface non exposée au feu ne dépasse pas 140 °C en moyenne ou 180 °C en un point.